« Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) - commentaires « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2008-04-01T14:29:24Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment4109 2008-04-01T14:29:24Z <p>Bonjour</p> <p>Je viens de terminer ce livre. De prime abord, il parait bien construit et serieux, appuyé par de nombreuses statistiques et prospectives. Il y manque un element capital concernant la cohesion des societes europeennes et l'evolution du multiculturalisme. Cette absence peut etre perçue comme nécessité « politiquement correct » mais décrédibilise tout le travail fait précédemment. Sans vouloir jouer les Cassandre, il est evident que c'est sur le front du societal que se situeront nos plus grands defis. Le fameux « vivre ensemble », tous differents mais tous ensemble se lezarde a travers le continent car trop de differences, de compromissions et de grands ecarts sont à supporter par les indigenes. En omettant consciencieusement cet aspect de notre futur, ce livre perd tout son sel. Car avant l'economie, le petrole, le climat, il y a le facteur humain.</p> « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2007-11-16T17:18:31Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment3082 2007-11-16T17:18:31Z <p>Merci Ronan, j'ai appris pas mal de choses à vous lire. Je conserve vos textes dans mes archives. Ca peut resservir à l'occasion.</p> <p>Mais je crois que ce fructueux échange doit avoir une fin...au moins sur ce « dossier » de l'avenir.</p> « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2007-11-16T11:16:26Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment3076 2007-11-16T11:16:26Z <p>D'abord, merci pour cette longue liste d'ouvrages qui vient utilement enrichir la fiche de lecture concernant ce livre... fiche dont la raison d'être est d'encourager à la lecture dudit livre, mais sans néanmoins (vous l'aurez parfaitement compris...) intégralement déflorer le sujet.</p> <p>Par ailleurs : -1- <strong>Quant à la chute de l'URSS</strong>, vous citez à juste titre Amalric et Carrère d'Encausse : laquelle analyse parfaitement les rouages du parti communiste soviétique d'alors, la crise démographique que traverse alors l'Union soviétique et le manque de légitimité populaire du parti communiste et de l'Etat soviétique de l'époque.</p> <p>Dans le même esprit, on aurait également pu citer Sir John Hackett dont l'ouvrage intitulé la « Troisième guerre mondiale » (initialement publié en 1978-1979) analyse déjà parfaitement - événementiel militaire mis à part - ce qui ne va précisément pas du tout dans un système soviétique alors (déjà) voué à l'implosion : climat de crise de légitimité et défiance populaire générale à l'égard d'un pouvoir soviétique à l'évidence dépassé, soumis à un contexte de stagnation économique, de rationnement énergétique, de pénurie alimentaire et de soulèvement des nationalités.</p> <p>De même on aurait pu citer l'uchronique (et plus tardif) « Printemps russe » : roman de SF de l'écrivain britannique (de sensibilité de gauche militante) Norman Spinrad sur le thème de la pérestroïka gorbatchévienne manquée et de la réforme impossible de l'Union soviétique (ainsi qu'une éventuelle radicalisation nationaliste et unilatéraliste aux Etats-Unis : radicalisation que l'administration néoconservatrice des actuelles années Bush n'aurait sans doute pas reniée). L'ouvrage date, certes, des années 1991-1992 mais l'auteur indique néamoins en prologue que ce roman est l'abboutissement d'un travail personnel antérieur, roman terminé à la hâte, précisément ''pour conjurer l'avenir'' qu'il redoutait (et qui s'est avéré parfaitement exact). Dont acte...</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 2- <strong>Pour l'avant première guerre mondiale</strong>, il me paraît toujours très excessif de parler d'une Europe qui ''collectivement'' domine ''sciemment'' le monde (comme l'affirme pourtant encore récemment Jean-Pierre Chevènement dont son « La faute de Jean Monnet », Fayard 2006).</p> <p>Car cette domination effective de l'Europe sur le monde d'avant 1914 n'a jamais été une ''rente'' que les grandes puissances européennes auraient alors consciemment pris quelque engagement à protéger solidairement (exception faire - peut-être - du cas de figure chinois où il semblerait, effectivement, qu'il se dessine alors une stratégie collective pour préserver les intérêts ''européens'' en Chine, notamment à l'occasion des événements ''pékinois'' de l'année 1900...).</p> <p>Mais, pour le reste, il n'y a pas alors là pas le moindre sentiment de solidarité qui unisse là ces ''Européens'', même s'ils sont effectivement gouvernés par des princes ''cousins'' qui la plupart du temps - sans la moindre considération pour l'esprit de famille - défendent âprement leurs ''beefsteaks'' dynastiques et nationaux. Et c'est là une Europe en fait profondément divisée qui se déchire alors pour la domination exclusive de ses grandes puissances sur ce qu'elles estiment être leurs zones d'intérêt vital.</p> <p>L'ambiance d'avant 1914, c'est celle du chacun pour soi et de l'égoïsme national des grandes puissances (européennes, ou pas). Dans un tel contexte, la première guerre mondiale aurait pu aussi bien éclater pour le sud-Soudan (incident de Fachoda, 1898), pour le Maroc (Cf. crises franco-allemandes de 1905 et 1911) ou encore pour les Balkans (Cf. guerres de 1877-1878, guerres de 1912-1913 et crises bosniaques de 1908 et... 1914) ou encore pour cette ineluctable ''guerre de revanche'' que la France attend alors depuis 1871 et que certains esprits échauffés appellent de tous leurs voeux dès 1875 (Cf. crise des remboursements des réparations de guerre) ou 1887 (Cf. affaire Schnaebelé).</p> <p>Cette <strong>grande conflagration européenne</strong>, tout le monde l'envisage alors clairement (voire la veut et la réclame à corps et à cris...) et tout le monde sait alors très bien qu'elle va avoir lieu tôt ou tard (il ne manque alors guère qu'une occasion, un prétexte, une maladresse diplomatique, un attentat réussi contre une tête couronnée de second rang, un accroc de trop dans l'équilibre précaire pour tout déclencher...). Et tout le monde s'y prépare d'ailleurs, alors, d'arrache-pied : plans d'armements lourds et loi du service militaire porté à trois ans en France, plan Schlieffen de ''victoire rapide'' (adopté en 1905, retoqué en 1911) et surarmement naval en Allemagne, etc.</p> <p>En revanche, ce que les dirigeants militaires allemands de l'époque (qui, comme le montrent certains documents d'état-major aujourd'hui déclassifiés, envisageaient plutôt le déclenchement de la guerre pour les années 1916-1921...) n'avaient alors pas prévu, c'est que le front français ne s'écroulerait pas si vite (« miracle de la Marne » oblige...) et qu'ils n'entreraient donc pas victorieusement dans Paris dès septembre 1914, comme en 1871, au terme d'une (première) ''guerre éclair'' (déjà !).</p> <p>Ainsi, ils n'avaient pas prévu que la guerre serait donc bien plus longue qu'envisagée (et qu'on ne serait donc pas ''rentrés à la maison pour Noël''), qu'elle verrait l'entrée dans le conflit de la puissance industrielle américaine naissante aux côtés de l'Entente, qu'elle serait finalement militairement perdue (de pas grand chose, mais perdue tout de même...), qu'elle se traduirait économiquement par le blocus naval et la pénurie alimentaire, qu'elle terminerait par une crise économique (et une révolution politique...) et qu'elle coûterait, en définitive, leurs trônes aux princes Hohenzollern (et le pouvoir militaire à la ''junte'' qui les accompagne : Hindenburg, Luddendorf, Falkenhayn et autres von Moltke en tête).</p> <p>Mais la guerre, ils l'avaient très clairement envisagée... mais gagnante, voilà leur erreur. Ce qui failli d'ailleurs pourtant bien arriver : non seulement en 1914, mais aussi en 1918. Un coup Paris est sauvé par ses taxis et Galliéni, l'autre fois par les australiens de l'ANZAC (dans la Somme) et par les renforts américains (en Champagne). Parfois - tendances lourdes mises à part - le déroulé des faits historiques, ça tient effectivement à pas grand chose...</p> <p>Mais l'Allemagne wilhelminienne de 1914 (comme le Japon des années 1937-1941) étaient tous deux politiquement, militairement et économiquement ''taillés'' pour courrir des sprints, pas des marathons. Et à partir du moment où la guerre éclair d'août-septembre 1914 échouait sur la Marne (et à partir du moment où le raid sur Pearl Harbor n'était qu'un demi-succès ; notamment à cause de l'absence - dans la rade de Pearl, en jour - des porte-avions US initialement visés ...), alors ces deux adeptes de l'événementiel ''coup de chance'' (ou ''coup de génie'' stratégique) allaient être inéluctablement rattrapés par la ''tendance lourde'' du ''rouleau compresseur'' de l'industrie de guerre américaine. Dans les deux cas, à partir du moment où la guerre s'éternisait, leurs chances d'en sortir victorieusement s'en trouvaient considérablement amoindries.</p> <p>En la matière il y a certainement toujours une part de bluff et de chance (ou d'événement aléatoire), mais une guerre ne se gagne décidément pas forcément comme une partie de poker...</p> « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2007-11-15T00:42:26Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment3070 2007-11-15T00:42:26Z <p>Et bien, merci pour la gentillesse de votre réponse, très argumentée.</p> <p>Je vois que mon "impression" première...n'était pas juste, comme vous me le démontrez, brillamment. J'ai été sans doute "trompé" par la présentation très schématique de ce livre par votre site et le journal 'La Croix". J'en conclus qu'il faut se méfier des lectures rapides...de résumés d'ouvrages. Autant aller à la source pour que l'opinion soit correcte. Mais dans ce cas, interrogez vous aussi sur les dangers qu'il peut y avoir à résumer de manière trop concise ( et donc "arbitrairement") un ouvrage important et étoffé... Je tiens quand même à vous préciser que mes commentaires ( analyse que vous trouvez trop "radicale") sur le flou général et l'incertitude des travaux de prévision du futur ( et non pas prédictions) s'appuie sur de nombreuses, et parfois anciennes, lectures ( 1) dès lors que ce sujet de l'avenir ( du monde, de l'Europe, de mes enfants et de mon petit fils qui va bientôt naître...) me préoccupe passablement.</p> <p>S'agissant de la "non prévision," par l'élite occidentale et même mondiale de l'époque, de la chute « prochaine » de l'URSS, je persiste. Car cet évènement essentiel pour l'avenir du monde et de l'Europe a bien constitué une rupture fondatrice, d'importance comparable à celle de la chute de Rome à la fin du V° siècle ou à celle de Constantinople en 1453, que personne n'avait pourtant anticipée, en dehors des essais prémonitoires de l'historien russe Andreï Amalric ("L'URSS survivra t-elle en 1984 ?" paru en 1970 je crois) et de l'académicienne Hélène Carrère-d'Encausse ( « L'empire éclaté »)</p> <p>Pour moi, le problème n'est pas que l'URSS ne devait pas disparaitre par implosion, le recul du temps a fait effectivement apparaitre cet évènement charnière comme aboutissement dramatique d'une « tendance lourde », vous avez raison sur ce plan. Mais bien le fait que la prévision ( pré-vision de l'avenir) a failli, contrairement à toute logique intuitive et pour des raisons principalement culturelles en occident. Peu importe la date de la chute du mur de Berlin qui entame le mouvement final ou encore la guerre d'Afghanistan qui semble annoncer, en 1980, un renforcement de l'expansionnisme russe alors qu'il apparaît avec le temps que cette guerre était plutôt défensive. Peu importe la décision de Reagan en 1983 de lancer sa « guerre des étoiles », qui a accéléré en relançant une coûteuse course aux armements le délitement économique et social de l'empire russe. La réalité de l'époque était qu'un immense contresens dominait les esprits occidentaux sur la réalité de « l'ennemi » soviétique. De nombreux ouvrages d'avant 1985/86 continuaient imperturbablement à ignorer des faits déterminants en continuant de penser le monde futur en terme de guerre froide quasiment "éternelle". On surestimait sans doute beaucoup la puissance militaire et la cohésion sociale/nationale de l'empire "soviétique", en y sous estimant par contre les tensions nationalistes sous-jacentes.</p> <p>Même Mitterrand ne comprit pas l'arrivée d'un « nouveau monde » en 1989/91, auquel il tenta, un temps et vainement de s'opposer, lui qui avait pourtant compris l'importance de l'installation par l'OTAN en 1983 des fusées Pershing aux avant-postes en RFA...</p> <p>Car l'esprit - même scientifique - a du mal à imaginer des changements radicaux ( Arthur Koestler le démontre dans son curieux essai "Les somnanbules") dans sa conception du monde. La pensée refuse d'imaginer les ruptures, qui l'ébranlent dans le confort de ses certitudes. Les pesanteurs culturelles sont si puissantes, si paralysantes.</p> <p>Même la guerre de 1914/18 n'a dans un sens pas été prévue dans toute son horreur de fin de monde, de fin de règne dune Europe qui se suicide, et alors même qu'elle a été « devinée » par certains militaires et diplomates. Comment une Europe puissance coloniale mondiale en partie dominée par des rois « cousins », aurait elle « voulu » se suicider ? Les dirigeants ont été débordés par l'implacabilité de la crise nationaliste et la rigidité des alliances. Les peuples qui constituent les divisions de "martyrs "( G. Duhamel) sur les champs de bataille de l'enfer ( Charleroi, Tannenberg, La Marne, la Champagne, Verdun, la Somme...) n'ont rien vu venir de l'industrie guerrière qui va les broyer sans pitié. Tout le monde pense être de retour dans les foyers à Noël 1914, après une victoire éclair. Monstrueuse tromperie collective.</p> <p>De Gaulle, militaire prophétique ( « Vers l'armée de métier », 1934 je crois) prépare sans le vouloir le travail de Guderian chargé de constituer les divisions blindées d'Hitler…pendant que le gouvernement français refusant d'adopter cette stratégie révolutionnaire du "blitzkrieg" ( guerre éclair) croit être à l'abri de la ligne Maginot. Toujours la courte vue dans l'imagination du futur.</p> <p>Les accords de Munich de 1938 sont un bel exemple d'erreur collective de jugement. En croyant préparer la paix par la soumission aux volontés d'un dictateur, on lui fait croire que le chantage à la guerre paie et continuera de payer...on a eu la honte et la guerre. De même qu'en 1936 déjà, le refus par le gouvernement français d'affronter les (encore faibles) troupes d'Hitler envahissant la rive gauche du Rhin pour la remilitariser constituent un manque de prévision catastrophique. Hitler a reconnu ensuite que si les Français avaient seulement bougé, il perdait la face. L'avenir de l'Europe et du monde eut pu en être totalement changé.</p> <p>Thérèse Delpech se montre aussi pessimiste pour notre avenir. L'actualité semble lui donner raison pour le moment...</p> <p>Voila ce qui a sous-tendu mon analyse. Mais je suis pessimiste. Trop ? C'est sans doute parce que je redoute ses inconnues si nombreuses que l'avenir me fascine…mais j'ai du mal à croire qu'on puisse le « deviner » clairement. C'est sans doute ma formation première d'historien qui m'incite à la prudence. Car ma conviction est aussi que l'histoire n'est pas écrite à l'avance mais que les hommes et les sociétés la construisent dans le temps. Qu'elle avance, tragiquement, par à-coups, accouchant laborieusement, dans "la douleur, le sang et les larmes…"</p> <p>Je note donc tout l'intérêt qu'offre selon vous ce livre, que je vais essayer de me procurer) et je vous remercie de l'information relative à l'ouvrage de Jacques Lesourne, qui ne manquera pas de m'intéresser au plus haut point.</p> <p>(1). Par exemple : et entre autre études ou réflexions sur l'avenir… par ordre chronologique : je n'ai retenu que ceux que j'ai lus, au moins en « diagonale ».</p> <p>Histoire de l'avenir Pierre Rousseau ( ancien, démodé mais passionnant – antérieur à la théorie de la tectonique des plaques).</p> <p>Ni Marx ni Jésus JF Revel 1970 Etude de la « seconde révolution américaine ». Se révèle finalement inexact.</p> <p>Rapport du MIT/Club de Rome « Halte à la croissance » 1971. Est sans doute passé à côté de l'essentiel. Mais résume bien les connaissances de l'époque.</p> <p>Le suicide des démocraties Claude Julien 1972 ( le futur lui a donné tort)</p> <p>Le bluff du futur Georges Elgozy 1974 intéressante étude sur les méthodes de prévision d'alors.</p> <p>La fin des riches Alfred Sauvy 1975 deviendra peu être prophétique dans un avenir…</p> <p>Les années terribles de l'espérance Lucien Barnier (journaliste scientifique) 1975</p> <p>Eco Spasme Alvin Toffler ( suite de Le choc du futur) 1975</p> <p>La crainte de l'an 2000 Michel Damien & Charles Hirsch 1979 ( rapprochement prédictions astrologiques et prévisions statistiques et scientifiques). Livre de circonstance mais bien fait.</p> <p>Le défi mondial J.J. Servan Schreiber 1980 ( belles pages sur le problème du pétrole) 100 pages pour l'avenir Aurelio Peccei 1981 ( réflexions du président du club de Rome)</p> <p>Mondes en marche Alfred Sauvy 1982 Assez bonne anticipation.</p> <p>Comment les démocraties finissent J. F. Revel 1983. ( bel exemple d'erreur d'appréciation).</p> <p>Naissance et déclin des grandes puissances Paul Kennedy 1988 USA 1989 1991 VF ( vision « pessimiste » sur l'avenir des USA à moyen terme)</p> <p>Les nouveaux pouvoirs Alvin Toffler 1990/1991 Influence mondiale. Bonnes intuitions, mais vieilli.</p> <p>La fin de l'histoire et le dernier homme F. Fukuyama 1992 ( auteur d'une fameuse polémique…)</p> <p>Le Nouveau monde (de l'ordre de Yalta au désordre des nations) Pierre Lellouche, spécialiste des questions stratégiques et un temps conseiller de J. Chirac 1992</p> <p>Le nouveau Moyen Age Alain Minc 1993 ( vision originale…)</p> <p>Histoire de l'avenir ( des prophètes à la prospective) G. Minois ( prof d'histoire) 1996 L'horreur économique Viviane Forrester 1996 (fin du travail ?)</p> <p>Le basculement du monde (La découverte) Michel Beaud 1997…( bon connaisseur de l'histoire du capitalisme) a fortement ébranlé mes convictions lors de sa lecture.</p> <p>La crise du capitalisme mondial ( l'intégrisme des marchés) G. Soros 1998 Par un connaisseur de la finance internationale. Clair et convaincant.</p> <p>Histoire de l'utopie planétaire ( de la cité prophétique à la société globale) Armand Mattelart ( la Découverte) 1999. Large fresque, un peu complexe…</p> <p>L'ensauvagement Thérèse Delpech ( « le retour de la barbarie au XXI° siècle ») 2005 spécialiste des études stratégiques et de défense.</p> <p>Une brève histoire de l'avenir Jacques Attali 2006 suite de « l'homme nomade. Histoire des 50 prochaines années. Analyse des cycles de développement du capitalisme depuis ses origines- essai de prospective.</p> « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2007-11-14T10:06:59Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment3065 2007-11-14T10:06:59Z <p>Votre commentaire à l'égard de cet ouvrage (dont vous dîtes vous-mêmes que vous ne l'avez pas lu, mais que je vous invite à examiner plus avant...) est - me semble-t-il - par trop radical, car réducteur. Et ce, tant à l'égard de ses finalités poursuivies qu'à l'égard de ses méthodes déductives.</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 1- Les problématiques mentionnées ci-dessus ne le sont pas classées ici dans un ordre qui se voudrait qualitatif (ou dans quel ordre qui symboliserait leur ''meilleure chance de se produire''). Il s'agit là d'un classement thématique : arbitraire, aléatoire et sans ordre de ''chance de survenance'' ni priorité.</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 2- A cet égard, on constatera que, dans cet ouvrage, les problématiques démographiques, économiques, énergétiques et environnementales dont vous soulignez l'importance (ainsi que l'évolution des sciences et des technologies) occupent les cent premières pages. L'analyse plus géopolitique (certes de même ''volume''...) étant là reléguée en seconde partie.</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 3- Egalement, vous faites là une sur-interpration du travail des auteurs de cet ouvrage : il ne s'agit pas là d'une oeuvre ''prédicative'' (depuis Nostradamus qui peut effectivement prétendre effectuer un tel type de travail ?!) devant servir de ''bible'' à nos actuels et futurs dirigeants. Il s'agit là d'un travail de prospective pouvant/devant éclairer nos dirigeants (ainsi que l'opinion publique...) sur les ''possibles'' et ''éventualités'' de l'avenir.</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 4- A ce titre, il s'agit donc là d'examiner des ''tendances'' et d'analyser les éventuels ''chemins'' contradictoires qui en découleraient... ainsi que les différentes options politiques empruntables (les marges de manoeuvre envisageables...) pour s'adapter à cet égard.</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 5- Il ne s'agit donc pas seulement de prolonger arbitrairement des courbes, il s'agit d'évaluer différentes évolutions possibles. A ce titre, l'idée de ''tendances'' (lourdes) reste centrale dans cet ouvrage. Certes, il ne faut pas négliger l'importance des faits aléatoires et autres éventuels ''accidents'' qui pourraient faire dérailler les ''modèles'' que cet ouvrage propose. Mais juste un rapide exemple :</p> <p>Ces derniers jours, le Brésil (et l'entreprise nationale des hydrocarbures brésiliens, Pétrobras) ont triomphalement annoncé la découverte d'un très important gisement pétrolifère sur les côtes brésiliennes. Et le Brésil - alors devenue cette ''autre puissance pétrolière'' de l'Amérique du sud (aux côtés du Venezuela) et nouveau roi du pétrole - d'annoncer alors qu'il envisageait très sérieusement de demander son affilation à l'OPEP. Bien, bien, fort bien...</p> <p>Seulement voilà : tout bien pesé (si je puis dire...) il s'avère en fait que le ''mirifique'' gisement découvert là ne peut finalement - tout important soit-il - qu'assurer un trimestre de l'actuelle consommation pétrolière mondiale (en son rythme actuel, et non prospectif...).</p> <p>Dans l'actuelle réflmexion prospective sur la future ''fin du pétrôle'', c'est sans doute bien de constater là que nos automobilistes occidentaux ont ''gagné'' là un ''trimestre de vie'' supplémentaire... mais avouez tout de même qu'il est bien ''maigre'', ce nouveau court surcis arraché à la pénurie !!! (de la relativité des ''accidents historiques'' face aux ''tendances lourdes'', donc...).</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 6- L'examen des tendances lourdes permet d'ailleurs de relativiser le caractère de l' ''événementiel'' dans le déroulé des faits historiques (l'écume des choses disait Braudel : tout ça, ce n'est que de l'événement...). Dans la mesure où les tendances lourdes rattrapent et s'imposent toujours à l'alléatoire, finalement...</p> <p>Ainsi, vous allez me dire que rétrospectivement c'est facile de l'affirmer mais, assassinat de Sarajevo ou pas, il est aujourd'hui tout de même clair que la guerre ''nationale'' austro-serbe de 1914 devait éclater tôt ou tard (et la guerre franco-allemande corresppondante avec...). De même qu'il est clair que - Kérenski et Lénine ou pas - la révolution russe de 1917 contre l'autocratie tsariste devait exploser tôt ou tard. De même que le ressentiment généré par le Traité de Versailles en Allemagne ne pouvait - dans un contexte de crise économique et d'ultranationalisme que l'on sait - que déboucher sur de nouveaux drames. De même que - malgré tous les efforts de réformes d'un Béria, d'un Krouchtchev ou d'un Gorbatchev - l'Union soviétique devait fatalement s'écrouler tôt ou tard, économiquement (puisque système économique déséquilibré et ruineux) et politiquement (puisque système gouvernemental ne puisant pas de légitimité politique forte ni sincère dans les populations qu'il prétendait gouverner), etc.</p> <p>Pour examiner toutes ces problématiques prospectioves, rétrospectives, voire ''uchroniques'' (i. e : ''pathways not taken'') je vous indique, ci-dessous (en lien électronique), un ouvrage très intéressant sur le sujet (« Ces avenirs qui n'ont pas eut lieu »), ouvrage de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lesourne" class="spip_out" rel='nofollow external'>Jacques Lesourne</a> (ancien directeur du journal « Le Monde ») publié aux éditions « Odile Jacob », en 2001-2003 (316 pages).</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 7- Bref, il me semble qu'on ne peut pas jeter aux orties tout travail prospectif et/ou spéculatif (rétrospectif ?) sur les différents chemins que prendra (ou pourrait prendre) le futur. Sous prétexte que de tels travaux se seraient ''toujours trompés'' : affirmation gratuite de votre part et, d'ailleurs, souvent inexacte (tout dépendant, en fait, de ce qu'on attend précisément de tels ouvrages dont le caractère est - au risque de me répéter - exclusivement prospectif, spéculatif et certainement pas prédictif au sens strict du terme...).</p> <p>Quitte à réexaminer régulièrement, en cours d' ''exercice'' chacune de ces propositions à l'aune des éventuels ''points de divergences'' qui se présenteraient. A ce titre, cet ouvrage sert bien de repère certainement très utile aux décideurs de notre temps pour mieux comprendre les tendances qui font le monde d'aujourd'hui et feront peut-être le monde de demain. Il leur sera utile de la même manière qu'un marin ne peut pas se permettre de prendre la mer sans cette fameuse boussole qui lui indique non pas - exactement - la direction à prendre mais pouvant en revanche, en lui servant de ''repère'', l'aider à mieux parvenir à destination...</p> « Le Monde en 2025 » (Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) 2007-11-13T13:43:06Z https://www.eurobull.it/Le-Monde-en-2025-Nicole-Gnesotto-et-Giovanni-Grevi#comment3061 2007-11-13T13:43:06Z <p>Je n'ai pas lu l'ouvrage et ne fait que donner mon impression après lecture de la « synthèse » du journal La Croix. Je trouve que le classement de la problématique abordée est discutable. Or, ce classement est prioritaire et fondamental. L'ordre des choix a une influence sur le raisonnement et les conclusions de l'étude. Mais encore une fois, cela suppose que le compte rendu reflète bien la construction de l'ouvrage...</p> <p>L'ordre retenu reflète surtout les caprices de la mode et l'esprit du temps... Pourtant, il me semble que le problème n° 1 ne sera pas la situation de la Chine mais les conséquences de la modification climatique consécutive au réchauffement planétaire en cours, tellement celle-ci risque d'être importante, probablement beaucoup plus sévère que ce que l'on prévoyait il y a dix ans. Or, ces conséquences affecteront sans doute, à des niveaux difficiles à apprécier, l'ensemble de la vie économique et sociale des terriens, leur santé, les conditions physiques de l'existence notamment en ville ( rafraichissement des habitations l'été), la démographie, l'équilibre écologique, les relations internationales. Bref, les conditions même de la survie des peuples et des nations seront affectées. Toutes les autres observations et prévisions sont subordonnées à celle-ci, absolument fondamentale, ultra prioritaire.</p> <p>Je regrette que, trop souvent - et ce n'est pas une attitude scientifique ( rigoureuse) - on se borne à prolonger des courbes statistiques et à commenter ce qui se passe, sans évaluer l'impact de possible évènements « aléatoires » susceptible de briser ces courbes ou de les inverser. Les modèles mathématiques, aussi sophistiqués soient ils, ne collent pas assez à une réalité trop complexe. C'est comme cela qu'on a pas prévu en particulier l'effondrement de l'URSS et la fin de la « guerre froide », pourtant objectivement prévisibles. J'observe que l'histoire des prévisions est troublante car rarement les prévisions annoncées se réalisent. Le futur reste en partie opaque et incertain. On utilise trop souvent le temps du futur simple de l'indicatif ( la certitude) alors qu'en matière de prévision le conditionnel serait plus juste et plus prudent. Comment peut on continuer de prolonger sans cesse l'espérance de vie ( moyenne statistique) alors que des indices de plus en plus nombreux devraient faire redouter une rupture prochaine en ce domaine, y compris dans les pays occidentaux ?</p> <p>Ce document intéressant a certes le mérite d'exister mais qu'il ne devienne surtout pas une bible pour les politiques et une source d'erreur supplémentaire. Le bon sens lié à la finesse de l'observation doit toujours l'emporter mais...existe-t-il une école du bon sens ?</p>