Le prix du livre européen, un hommage à la culture européenne
Créé en 2007 par l’association Esprit d’Europe, le prix du livre européen récompense chaque année un roman et un essai exprimant une vision positive de l’Europe. Le Comité de parrainage est constitué d’Européens convaincus parmi lesquels se trouvent Pascal Lamy, Jacques Delors, Etienne Davignon, Guy Verhofstadt et Herman Van Rompuy. Ce comité sélectionne une dizaine d’ouvrages parmi des livres publiés dans l’année par des écrivains contemporains originaires de pays membres de l’Union européenne. Ces romans ou essais sont ensuite présentés au jury composé de journalistes issus de toute l’Europe.
Une Europe en crise, impuissante face à la détresse des migrants
Comme chaque année, la cérémonie débute par un discours de Martin Schulz, président du Parlement européen. Alors que l’Union européenne fait face à de nombreuses crises (crise de confiance, crise des réfugiés, montée des extrêmes, etc.), Schulz insiste sur la paix que la construction européenne a amenée au continent européen. Cependant, au lendemain du premier tour des élections régionales en France, l’ombre du nationalisme est bien présente. Le président du Parlement européen avertit le public en indiquant qu’« il faut du courage pour affronter les populistes, les escrocs » et que l’Europe doit rester forte et unie face à la menace.
C’est ensuite au tour d’Erri de Luca, président du jury, de prononcer un discours en hommage de la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini. De Luca, écrivain et poète engagé [1], fait partie de ceux que le drame du 3 octobre 2013, causant la mort d’au moins 300 migrants, a bouleversé. Il publie à l’occasion de la cérémonie un poème dans lequel il exprime son attachement pour la ville meurtrie qu’est Lampedusa. Ses derniers vers sont les suivants :
« Lampedusa c’est Ithaque pour qui s’est mis en meravec la flotte la plus grande et la plus délabréequ’Ulysse ait jamais eue. » [2]
Le ton change lorsque Giuli Nicolini prend la parole. Nicolini, maire de gauche et écologiste, avait tiré la sonnette d’alarme dès 2013 en envoyant un télégramme au chef du gouvernement italien indiquant : « Venez compter les morts avec nous. » Aujourd’hui, après avoir compté des milliers de cadavres, elle n’a pas peur de montrer toute sa colère et sa déception face au manque d’action de l’Union européenne. Elle parle pour les migrants d’une « peine capitale infligée par la forteresse Europe » et dénonce l’insuffisance du dispositif proposé jusque-là par l’Union européenne pour résoudre la crise.
Les lauréats du prix
Le Président du jury reprend la parole pour annoncer les lauréats du prix du livre européen. Cette année, ce sont l’écrivain belge Jean-Pierre Orban avec Vera [3] et l’essayiste autrichien Robert Menasse avec Un messager pour l’Europe [4] : de quoi vous donner une idée de cadeau de Noël europhile.
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