Retour sur une rencontre avec Martin Schulz

, par Elèves de 1ère Let ES du lycée International des Pontonniers de Strasbourg

Retour sur une rencontre avec Martin Schulz

Dans le cadre de leur programme « Eurodéputé à l’école », les Jeunes Européens ont organisés une rencontre entre Martin Schulz, président du Parlement européen et des classes de 1ères. Les élèves reviennent sur cette rencontre haute en couleur.

Mardi 8 octobre 2013, nos deux classes de première d’histoire-géographie et d’OIB ont rencontré au sein de notre lycée le président du Parlement de l’UE, Martin Schulz, dans le cadre des cours d’ECJS (Education Civique Juridique et sociale) et d’histoire. Cette rencontre avait pour but d’échanger avec un haut représentant politique européen.

Nous avons fait la connaissance d’un homme très ouvert, accessible, pédagogue, n’hésitant pas à répondre à nos questions en agrémentant ses réponses d’anecdotes personnelles et surtout très à l’écoute de nos attentes.

Les questions posées portaient majoritairement sur les thèmes d’actualité. Il a tout d’abord été question du Royaume-Unis et donc de la question de l’Europe à géométrie variable (certains pays appartiennent à la zone euro, d’autres non, certains Etats appartiennent à l’espace Schengen, d’autres non) et des velléités de certains Etats membres à prendre leur distance vis-à-vis de l’UE. Martin Schulz a réaffirmé sa position concernant la nécessité de rester dans l’UE et d’éviter à tout prix une « renationalisation » de l’Europe. « L’Europe ne va pas bien » a concédé Martin Schulz, mais cela n’autorise pas un repli des Etats sur eux-mêmes, repli qui ne peut être une solution face aux problèmes. Les Etats européens doivent lutter contre les extrémismes, notamment en Grèce (pour répondre à une question sur les menaces que fait peser le parti Aube dorée) et doivent respecter une des valeurs fondamentales de l’UE : la démocratie (question sur la Hongrie). A la question de l’un de nous sur sa position sur la Turquie, candidate depuis les années 60 à l’entrée dans l’Europe, le président a répondu qu’il était favorable à l’entrée de ce pays dans l’UE et a encouragé tous ceux qui s’y opposent à visiter la Turquie, un pays européen à ses yeux. Martin Schulz a enfin répondu avec émotion à une question sur les problèmes d’immigration illégale et plus particulièrement sur les naufrages qui font de la mer Méditerranée une mer porteuse de malheur pour tous ceux qui aspirent à trouver en Europe une vie meilleure. Il a condamné les propos de certains dirigeants italiens et s’est montré solidaire de tous ceux qui apportent leur aide aux naufragés.

Une deuxième série de questions a porté sur le fonctionnement du Parlement et plus particulièrement sur les dépenses occasionnées par les déplacements des eurodéputés entre leurs différents lieux de travail. Selon Martin Schulz, le siège du Parlement est à Strasbourg et doit rester dans la capitale alsacienne. S’il reconnait que les dépenses peuvent être lourdes il considère qu’elles se justifient tout d’abord par le fait que la localisation du siège est fixée dans les traités et ensuite parce qu’il est nécessaire à ses yeux de ne pas concentrer toutes les institutions européennes dans une même ville. Il rappelle aux Allemands qui souhaiteraient un seul lieu de travail qu’il faudrait alors, pour être tout à fait cohérent, déplacer également le siège de la banque centrale européenne (à Francfort). Cet argument a le don de faire taire les opposants allemands au siège strasbourgeois.

Pour finir, nous lui avons posé des questions sur son parcours. Faisant suite à un article de la semaine précédente qui nous avait appris qu’il avait refusé un poste de ministre dans le nouveau gouvernement Merkel, Martin Schulz a montré combien sa vie politique avait pris rapidement une orientation européenne. Ce plus jeune maire d’Allemagne (il avait alors 30 ans) a placé sa vie au service de ses idées politiques en faveur de la construction de l’Europe. A la question « vous considérez vous plus comme Allemand ou comme Européen ? », Martin Schulz, député européen depuis plus de vingt ans, a répondu que l’un et l’autre étaient indissociables. Il reste allemand et son parcours a été européen certainement parce qu’il est allemand. Son histoire familiale (ses parents se sont mariés en 1940, son père en uniforme) a déterminé son orientation en faveur de la construction européenne.

Cette rencontre a été particulièrement enrichissante et instructive. Le temps de cette rencontre du mardi 8 octobre et le temps d’une rencontre de préparation en septembre avec des « Jeunes Européens », l’Europe s’est incarnée devant nous dans des hommes plus ou moins jeunes, engagés pour la cause européenne chacun à leur manière. Ils nous ont montré une Europe vivante, pas si lointaine de nous, contrairement à ce que l’on pense.

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