Quel projet européen en Méditerranée ?

, par Alexandre Marin

Quel projet européen en Méditerranée ?
Train Euromed Crédit photographique : eldelinux

En 1995, conscients des enjeux présents en mer Méditerranée, les Européens et leurs partenaires méditerranéens s’engagèrent dans une coopération économique, politique, et culturelle, mis en oeuvre à partir une convention signée à Barcelone. Pour la première fois depuis l’affaiblissement de l’empire ottoman et l’effondrement et des cités italiennes au XVIIIe siècle, la Méditerranée redevint un espace d’échanges et de collaboration. Elle semblait, jusque-là, avoir définitivement abandonné ce rôle à l’océan Atlantique et à la vallée du Rhin.

Il y avait donc toutes les raisons d’être optimiste, d’autant que les objectifs initiaux étaient ambitieux. Hélas, ces excellentes intentions ne s’élevèrent guère au-delà de leur statut d’insectes d’encre imprimés sur du papier. Malgré ses succès, le processus de Barcelone s’essouffla à tel point qu’un nouveau projet fut décidé en 2008 par la France. Cette nouvelle initiative fut handicapée à la naissance en raison d’une lutte d’influence à l’Elysée entre eurosceptiques et pro-européens, qui déboucha sur des désaccords importants entre les pays du vieux continent. Ce nouvel accord perdit de sa vigueur dès 2010.

Voici l’esquisse d’un nouveau projet plus entreprenant que les précédents, issu de l’imagination loufoque de son auteur, qui, pour une fois, semble avoir porté ses fruits.

Une alternative à l’adhésion de la Turquie

Cela fait presque trente ans que la Turquie est candidate pour entrer dans l’Union européenne. Mais la vieille question chypriote, les dérives douteuses d’Erdogan, et la répression des manifestations de la place Taksim l’an passé montrent qu’elle n’est pas prête à intégrer une Europe politique. La Turquie souhaite adhérer à un grand marché pour relancer ses politiques économique et commerciale. C’est pourquoi son entrée est soutenue par le Royaume-Uni. La Turquie serait l’Etat le plus peuplé de l’Union. Elle enverrait au Parlement européen des députés issus du parti majoritaire islamiste et de l’opposition nationaliste. Ceci affaiblirait beaucoup le rôle fédérateur du deuxième Parlement au monde en nombre de citoyens représentés. Qui plus est, l’Union se retrouverait à gérer des frontières instables, bordant trois pays dangereux pour eux-mêmes et pour leur voisinage : la Syrie, l’Irak, et l’Iran. L’Union devrait régler le problème kurde, affronter le courroux d’Israël, et le mécontentement des pays arabes face à la construction par la Turquie de barrages en amont du Tigre, de l’Euphrate, et du Jourdain qui réduisent considérablement le débit d’eau reçu par ses voisins. Néanmoins, la Turquie est membre de l’O.T.A.N et du Conseil de l’Europe. Elle a accompli d’énormes progrès politiques et économiques, et demeure un allié fiable. L’Union européenne est de très loin son premier partenaire commercial. Les deux parties auraient tout intérêt à s’unir en un grand marché commun. L’Europe pourrait ouvrir son rayon économique à un pays gros de quatre-vingt-dix millions d’habitants.

Les bases d’un nouveau projet euro-méditerranéen

Ce marché commun, pourquoi ne pas l’élargir à tous les Etats riverains de la Méditerranée ? Tous ces pays sont très dépendants de l’Union qui est également leur premier partenaire commercial. Cette union économique développerait considérablement l’économie des pays membres et renforcerait la puissance économique et l’influence de l’Union européenne. Il s’agirait d’un traité de Rome au niveau méditerranéen ; il permettrait la libre circulation des marchandises et des capitaux, tout en étant accompagné des règles nécessaires pour éviter tout dumping fiscal ou social, et pour protéger la santé des consommateurs ainsi que l’environnement.

La protection de l’environnement et de l’écosystème méditerranéen serait un autre des enjeux majeurs de cette coalition méditerranéenne. Le projet devrait fixer des règles communes en matière de lutte contre la pollution des eaux méditerranéennes. La mer et ses richesses sont un bien commun. À ce titre, il faut des normes méditerranéennes dans des matières comme les transports maritimes ou la surpêche. Brice de Nice en a plus qu’assez de surfer sur une poubelle. Le Mare Nostrum ne doit ni être en danger ni être un danger. Il est donc vital de s’accorder sur les questions de migrations pour que des tragédies comme celles de Lampedusa n’appartiennent plus qu’à l’Histoire et aux drames romantiques. Jusqu’à présent, l’Union a conclu des accords plus que douteux avec les pays d’émigration pour empêcher le départ des migrants, au mépris du droit international. On ne peut pas blâmer l’U.R.S.S pour le mur de Berlin et conclure de tels accords avec quelque pays que ce soit, c’est inacceptable ! Pour réguler les migrations, il nous faut mener une lutte conjointe contre la corruption et le crime organisé, en particulier le trafic d’êtres humains. Le terrorisme, à l’instar des autres formes d’organisations criminelles idéologiques, politiques, ou économiques, est aussi un problème commun à tous les pays méditerranéens qui exige une solution collective.

Mais pour trouver toutes ces solutions, il faut s’entendre. Or, qui dit « entente » dit « relations pacifiques » ; la guerre vient d’une mésentente liée à un manque d’écoute. C’est pourquoi l’axe majeur du projet euro-méditerranéen résiderait dans la création d’institutions qui obligeraient les Etats à s’écouter et à discuter pour éviter toute possibilité de conflit armé. L’objectif serait de mettre fin à la guerre en Méditerranée comme ce fut le cas en Europe. Les Etats-Unis ont essayé à maintes reprises de mettre fin aux combats qui ensanglantent notre Mer, en particulier entre Israël et la Palestine. À mesure que les Américains raréfieront leurs interventions diplomatiques, c’est à l’Union européenne qu’il incombera d’apporter la paix dans son voisinage et dans les endroits où elle est influente. C’est pour honorer cette tâche qu’on lui a remis le prix Nobel de la paix. Les alliances qui écloront de cette paix permettront aux Etats de la Méditerranée d’adopter des positions diplomatiques communes quand leurs intérêts collectifs seront en jeu.

Enfin, pour faire fructifier la paix et les bonnes relations, il faut promouvoir le partage de ce qui nous est commun comme de ce qui nous distingue. La civilisation méditerranéenne a été une mamelle politique et culturelle pour le vieux continent, des Phéniciens aux Romains, en passant par les Grecs, les Egyptiens et les Etrusques ; d’Al Andalus à Jérusalem, sans oublier Tolède, Venise, Syracuse ou Istanbul, pour ne mentionner que ces noms. L’Union européenne ne peut pas élaborer de projet d’union méditerranéenne sans accorder aux échanges culturels, la place qu’ils méritent. Ces échanges culturels se manifesteraient, en premier lieu, par l’élargissement, aux pays riverains de la Méditerranée, de programmes d’échanges universitaires comme Erasmus. Cette proposition avait déjà été émise en 2010 par Françoise Castex et Vincent Peillon, dans le dessein de redonner une impulsion à l’Union pour la Méditerranée. Dans un second lieu, il faut adopter une réglementation commune en matière de protection des musées et des monuments. Il faut également harmoniser les règles en vigueur sur la gestion du patrimoine, en interdisant, par exemple, à un musée d’accepter l’achat d’une œuvre archéologique dont il ne connaît pas la provenance précise. Cette mesure éliminerait pour de bon le trafic de biens culturels, une plaie qui n’a que trop duré.

Les échanges culturels sont du pain béni pour la promotion de l’idéal démocratique, à condition que les Européens ne se comportent pas comme des donneurs de leçons arrogants. On ne propage pas un tel idéal en prononçant un discours, mais en le traduisant par des actes qui nous érigent en modèle. Ce serait aussi l’occasion pour les Européens de s’interroger sur ceux qu’ils ont à apprendre des autres peuples de la Méditerranée. Cela leur permettrait de se remettre en question, et de renforcer ainsi leur modèle.

Plusieurs des propositions de ce projet euro-méditerranéen figuraient déjà dans le processus de Barcelone et dans l’Union pour la Méditerranée, et ont parfois été accomplies avec succès. Néanmoins, elles méritent d’être approfondies.

Quoi qu’il en soit, un tel projet ne peut voir le jour que si l’Europe se dote d’une structure fédérale qui lui assure une unité politique suffisante pour parler d’une seule voix sur la scène internationale.

Vos commentaires
  • Le 12 juin 2014 à 19:59, par Ferghane Azihari En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    Si l’Europe n’est actuellement pas capable de supporter un nouvel élargissement (il faut une gouvernance fédérale avant d’élargir) et si la Turquie n’est actuellement pas prête à entrer dans l’UE (notamment à cause de la question chypriote et de l’état-de-droit), les autres arguments contre une éventuelle future adhésion me semblent pour le moins douteux.

    La question des frontières tout d’abord. Depuis quand refusons-nous l’entrée d’un État sous prétexte que ses frontières sont instables ? La politique européenne d’élargissement a justement toujours eu pour objectif de pacifier notre voisinage.

    Devons nous exclure tous les pays qui ont une frontière avec la Russie, un pays gouverné par un dangereux autocrate impérialiste ? Devons nous exclure la France, l’Espagne et le Portugal ? Eux qui ont d’innombrables frontières avec le continent africain ou encore avec les Amériques ? Devons nous exclure tous les pays européens qui ont des frontières avec les Balkans ?

    Je ne comprends pas l’argument contre l’islamisme. L’islamisme n’est pas une idéologie dangereuse en soi pour peu que l’on concilie les valeurs de l’islam avec celles de la démocratie, ce que de nombreuses démocraties ont su faire (Mayotte, Indonésie et même la Turquie). L’islamisme n’est pas plus dangereux que la démocratie chrétienne. La question est de savoir regarder la religion avec un prisme qui la rend compatible avec le pluralisme démocratique.

    Je ne comprends pas non plus l’argument du risque de voir des députés nationalistes supplémentaires à Strasbourg. Dans ce cas là, je propose d’exclure la France qui a envoyé une vingtaine de députés europhobes ultra-nationalistes et quelques députés issus d’un nationalisme plus soft il y a quelques semaines. L’idée européenne est démocratique, pluraliste et trans-partisane me semble t-il. Cela implique de laisser siéger des individus qui la détestent.

    Enfin, quant au mécontentement des pays arabes et d’Israël. Depuis quand demandons nous l’avis d’États tiers pour élargir notre famille européenne ? Je n’ai pas le souvenir que l’Europe cherchait à plaire à la Russie quand elle a accepté d’intégrer les ex-États du bloc soviétique. Concernant Israël, c’est un Etat allié de la Turquie même si un regain de tensions a pu être observé ces dernières années. Et de toute manière, ce n’est pas à Israël de décider qui on intègre ou pas dans l’UE.

    Au contraire, intégrer la Turquie permettrait d’amorcer une détente entre des civilisations qui se sont crispées à cause d’individus malintentionnés qui propagent l’idée qu’il y’aurait une inimitié héréditaire entre nos différentes cultures. Pour le coup, l’Union européenne tendrait un peu plus vers le progrès humain et l’universalité.

  • Le 13 juin 2014 à 00:09, par Alexandre Marin En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    Toutes les questions que tu évoques sont liées.

    Nous sommes d’accord pour dire que le refus de l’adhésion turque à l’U.E fondée sur des motifs pseudos-religieux (Europe chrétienne...) sont contestables car même si la pensée politique européenne a été conditionnée par son Histoire, la légitimité politique de l’Union ne se fonde pas sur un passé commun.

    Il s’agit plus de la volonté réelle de l’Etat turc. Le Royaume-Uni était candidat au marché commun en 1973. La volonté du Royaume était que l’Europe ne soit rien de plus qu’un marché commun. Il en est de même pour la Turquie : elle ne veut pas d’une Europe politique, mais d’un marché commun. Elle a des ambitions politiques propres, elle veut dominer le Moyen Orient, et étendre son influence aux Etats turcophones (Azerbaidjan, Turkménistan, etc...). Elle n’est donc pas prête à céder un pouce de souveraineté politique à une organisation politique post-nationale. Nous avons déjà les euro-députés nationalistes français et britanniques, n’ajoutons pas les nationalistes turcs. Je sais que l’idée européenne est transpartisane, mais si nous voulons construire l’Europe politique, ne nous compliquons pas la tâche : faisons l’Europe fédérale, comme tu disais, et voyons après si nous y laissons siéger ceux qui la détestent. Mais si l’Europe devient fédérale, la Turquie ne voudra probablement pas la rejoindre.

    Le problème de la frontière turque est plus semblable à celui que peut présenter la Roumanie et la Bulgarie. Une des réticences à faire entrer ces pays dans l’espace Schengen était sa frontière mal contrôlée. Conséquence : jusqu’en 2014, les Roumains et les Bulgares étaient des citoyens européens de seconde zone. Pour moi, si on est citoyen européen, on a les mêmes droits que les autres. Il se trouve que la Turquie a beaucoup de mal à contrôler ces frontières à cause du Kurdistan. Or, les Etats frontaliers de la Turquie sont inexistants. Il n’y a donc aucun moyen de contrôle des gens qui passeraient dans l’espace de libre circulation. Or, plutôt que d’intégrer un Etat sans donner à ses citoyens les mêmes droits qu’aux autres, mieux vaut ne pas l’intégrer. Tu objecteras que Haïti connaît aussi un Etat quasi-inexistant, mais le risque est bien moindre que des éléments indésirables profitent de la libre circulation pour des raisons géographiques. Le problème est donc local, ce qui n’exclue pas que l’Europe doit oeuvrer à la reconstruction du pays.

  • Le 13 juin 2014 à 00:17, par Alexandre Marin En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    Quant à la question de l’islamisme, ta comparaison avec les chrétiens démocrates n’est pas très pertinente. Les Chrétiens démocrates veulent séparer le politique du religieux. Tu aurais du prendre la Grèce qui est un Etat religieux, ce qui amoindrit considérablement la séparation entre Eglise et Etat. Quoi qu’il en soit, l’islamisme est une idéologie qui considère que la société doit se réguler selon les règles religieuses. Il s’agit de donner une vigueur juridique aux textes religieux. C’est ce que veut, à terme, Erdogan. En Grèce, il n’est plus question d’ériger les évangiles en texte de loi.

    Enfin, pour ce qui est des voisins. Les Européens de l’Est sortaient de la domination russe, et aspiraient à la liberté. La Russie voulait maintenir sa domination tyrannique. Il était donc légitime que l’Union exprime ses valeurs de liberté et de démocratie en intégrant ces pays, dont les citoyens seraient égaux aux autres. La Turquie n’a jamais été dominée par ses voisins. Ton argument est cependant valable si on impose à la Turquie la pacification de ses relations avec ses voisins, et la destruction des barrages litigieux, ainsi que l’autonomie du Kurdistan. La Turquie n’est déjà pas prête à intégrer une union politique supra-nationale, alors si en plus, elle doit être contrainte de détruire ses barrages, et de laisser une autonomie au Kurdistan... cependant, ces mêmes raisons font que sa présence au Conseil de l’Europe est une excellente chose, parce que cette organisation permet d’instaurer le dialogue en vue d’améliorer les choses.

  • Le 13 juin 2014 à 00:31, par Alexandre Marin En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    Je finirai en ajoutant qu’il faudra repenser la frontière, non plus comme une ligne, mais comme une zone. La Turquie, comme les autres Etats méditerranéens, sera une zone frontière entre l’Europe et ses voisins, dans la mesure où elle fera partie d’une union économique euro-méditerranéenne, et aura donc son destin lié à celui de l’Europe, mais où elle ne fera pas partie de l’Union politique, et pourra développer ses propres relations politiques avec les autres Etats. Cela, même si l’Union économique conditionnera, en partie, ses relations politiques.

  • Le 13 juin 2014 à 13:48, par Ferghane Azihari En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    « Mais si l’Europe devient fédérale, la Turquie ne voudra probablement pas la rejoindre ».

    Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, si la gouvernance européenne est fédérale, il n"y a aucune raison de ne pas laisser entrer la Turquie. La gestion des frontières a vocation à être communautarisée dans tous les cas, cette question ne se posera plus très longtemps. Bien évidemment, le processus d’adhésion aura forcément à se préoccuper du traitement des minorités et d’autres problèmes qui peuvent paraître en contradiction avec des valeurs considérées comme universelles. Mais la politique européenne d’élargissement a toujours consisté à conditionner l’intégration à des progrès politiques et humains. Il ne s’agit donc pas d’une démarche novatrice.

    Pour l’islamisme : En quoi vouloir donner une valeur juridique à des textes religieux est-il répréhensible quand cela ne rentre pas en contradiction avec les principes démocratiques élémentaires ?

    La promotion du religieux par le politique n’est pas répréhensible en soi et la laïcité n’est pas un gage de bienfaisance. La France, mère patrie de la laïcité, est un Etat répressif on-ne-peut-plus liberticide et intolérant sur les questions religieuses contrairement à d’autres Etats européens tels que le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège ou la Finlande qui ont une religion d’Etat et qui sont incontestablement plus progressiste que nous dans ce domaine.

  • Le 14 juin 2014 à 10:51, par Alexandre Marin En réponse à : Quel projet européen en Méditerranée ?

    « si la gouvernance européenne est fédérale, il n »y a aucune raison de ne pas laisser entrer la Turquie."

    Je suis d’accord, mais les défis à relever sont colossaux, et au vu de la volonté de la Turquie, l’intégration a peu de chances de se réaliser. Après, si les Turcs font les réformes nécessaires pour permettre une telle intégration, pourquoi pas. Mais ce n’est pas sur cette voie là qu’ils se dirigent actuellement.

    Néanmoins, en l’état actuel des choses, une solide alliance entre la Turquie et l’Union européenne renforcerait beaucoup l’influence de l’Union au Moyen Orient, et dans les pays turcophones d’Asie centrale.

    « Pour l’islamisme : En quoi vouloir donner une valeur juridique à des textes religieux est-il répréhensible quand cela ne rentre pas en contradiction avec les principes démocratiques élémentaires ? »

    Il se trouve que l’islamisme version Erdogan, même s’il est loin d’être aussi dur que dans certains autres pays (Arabie Saoudite, Libye, Iran...), rentre en contradiction avec les principes démocratiques élémentaires. En témoignent ses discours politiques de plus en plus intolérants, et la répression de la place Taksim.

    « La promotion du religieux par le politique n’est pas répréhensible en soi et la laïcité n’est pas un gage de bienfaisance. »

    Tu prêches un converti. La laïcité qui, autrefois signifiait la non ingérence de l’Etat en matière religieuse pour protéger la liberté religieuse (et certains scandales somme celui des boîtes au début du siècle dernier), s’est transformé en négation du fait religieux en dehors de la vie privée. La laïcité à la Française reproduit avec l’Islam les crispations qu’elle a connues avec le christianisme. C’est une hypocondrie qu’on ne retrouve guère dans les Etats religieux, ou dans les Etats laïques reconnaissant publiquement l’existence des religions, comme l’Italie et l’Espagne, pourtant fortement christianisées. D’ailleurs, les Britanniques sont si décomplexés qu’ils acceptent qu’une partie (infime) leurs concitoyens musulmans manifestent pour l’application de la Charia dans tout le Royaume-Uni.

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